Erreur ou pas? (libre)

Une longue, trés longue hesitation avait preceder le premier appel de Miku au pensionnat, et il lui avait fallut beaucoup de courrage pour finallement reussir a venir. Etre confronter à la dure réalité qu'elle avait si longtemps fuit lui avait demander beaucoup de temps...elle n'était pas "normal".
Lorsqu'elle poussa la grande porte de l'etablissement, Miku affichait son habituel sourrire, quoi que un peu plus leger et timide qu'a l'acoutumer. Elle regarda autour d'elle, portant sa grosse valise sans probleme apparent. Elle regarda un peu autour d'elle, mais le hall était de toutes evidence vide. A cette heure la, les eleves devaient etre en train de diner probablement. On avait surement oublier qu'elle devait venir. Ou alors, c'était l'habituelle accueil reserver aux nouveaux arrivant?
La jeune fille se retourna vers la porte dans l'idée de quitter les lieux, mais decida finallement de faire face. Aprés tout, rien de mieu ne l'attendait à l'exterieur.
Lorsqu'elle entendit quelqu'un arriver, Miku eut comme premier reflexe de laisser tomber sa valise, et de faire mine d'avoir des difficultés à la trainer. Vut sa petite corpulence, il serait etrange de la voir ainsi porter un objet de cette masse, comme si elle portait un petit sac à main...

Le chauffeur de taxi freina brusquement.

- On est arrivé, miss ! lança-t-il à sa passagère. Je t'aide à porter ton verre ?
- Non merci, répondit Maé en affectant un air déterminé, pour abréger la conversation.

Le verre, c'était la valise. Une valise vert foncé de taille moyenne, mais si légère que le chauffeur s'était mis à faire des traits d'esprit.
Maé avait laissé à la maison familiale autant d'objets qu'elle avait pu. Récemment, elle avait en effet pris tous ces objets familiers en grippe. Parce que justement, ils étaient familiers, et n'importe lequel d'entre eux aurait pu faire ressurgir des souvenirs et déclencher ces douleurs mentales qui l'épuisaient aujourd'hui.
Elle prit sa valise, poussa la portière et fit face à cet établissement où elle vivrait désormais. Elle n'était pas déterminée du tout. Elle tremblait de peur.

- Chic, hein ? commenta le chauffeur. T'en as de la chance, miss, c'est pas tout le monde qui peut... Allez, bonne journée !

Il démarra au quart de tour et disparut rapidement de son champ de vision. Maé leva le nez. Le ciel était bleu glacé, un ciel d'hiver. Exactement le même que celui du jour où son frère avait fait une crise pour avoir perdu ce match de basket à...
Elle baissa rapidement les yeux, le cœur battant, lâcha sa valise et porta les doigts à ses tempes. Elle compta lentement jusqu'à dix à voix archi-basse, les dents si serrées qu'elle crut qu'elles allaient éclater.
Fausse alerte. Elle n'avait pas eu de crise depuis deux jours et elle espérait bien que ça continuerait comme ça. Elle ramassa le verre et reprit sa route à pas lents, tête baissée, vers son nouveau logis. Des questions se bousculaient en elle : et si c'était pire là-bas ? Et si le prof s'était trompé ? Et s'ils ne l'aidaient pas ? Sa raison combattait chacune d'elles à grand renfort de "fais pas ta chochotte, ça va bien se passer" et en même temps son cerveau n'en croyait pas un mot. C'était la guerre dans sa tête depuis que ses parents l'avaient inscrite ici, une guerre entièrement orchestrée par un principe vieux comme l'humanité et vraisemblablement ancré dans les gènes de cette dernière depuis et pour toujours : la peur de l'inconnu.

*Ridicule* se répéta-t-elle avec la plus grande application.

Mais elle n'était pas rassurée le moins du monde quand elle abaissa la clenche de la porte d'entrée et l'entrebâilla très légèrement, en retenant son souffle.
À l'intérieur, pas de dragon maléfique prêt à la déchiqueter, mais une fille qui lui parut plus jeune qu'elle, et qui traînait une énorme valise, visiblement beaucoup trop lourde pour elle.

*Une nouvelle, comme moi ?...*

Peut-être que cette inconnue savait ce qu'il fallait faire.

- Hé... euh... excusez-moi ?

Maé s'apprêtait à demander quelque chose, mais elle ne savait pas comment formuler son désarroi.

Alors c'était ça le hall du pensionnat? Bizarre...il n'y a que dans les églises que l'on pouvait voir quelques chose d'aussi haut. Siin restait ébahi par l'immensité du lieu dans lequel il se trouvait, et observait comme un gamin les murs et le plafond que ses yeux ne parvenaient pas à distinguer...bon en même temps pour trouver quelque chose qu'il pouvait voir distinctement il fallait chercher. Il faut dire pour l'excuser que Siin était quelque myope et légèrement daltonien...bon d'accord TRES daltonien, mais bon ça ne change rien au fait qu'il se baladait dans le hall joyeusement et gigotant tel un enfant à qui l'on offre un nouveau joujou....jusqu'à ce qu'il percute une jeune fille de plein fouet, entrainant sa propre chute autant que celle de la demoiselle.

Le choc avec le sol fut rude et durant un instant le jeune homme resta immobile, dos contre les dalles froides, tentant de calmer son coeur qui cognait douloureusement dans ses entrailles secouée.

Ouille....pardon..pas exprès...

Ce furent les seuls mots qui parvinrent à s'extirper douloureusement de sa gorge et il aspira une nouvelle bouffée d'air avant de se redresser autant que faire se pouvait. Son frère allait encore l'engueuler...
C'est fou n'est ce pas comme le hasard se joue des hommes et des femmes qui arpentent le monde...sur un être normal un coup identique n'aurait certainement pas eu d'effet visible mais pour quelqu'un comme Siin ça aurait été suffisant pour l'expédier de nouveau aux urgences..
Il releva pourtant la tête avec une lenteur exaspérante, inspirant et expirant l'air qui semblait bruler ses poumons....pour se retrouver dans la pire situation qui aurait put être: devant lui la jeune fille se redressait en même temps que lui, offrant une vue large sur sa petite culotte rose.

Plus rouge que les tomates qu'il appréciait en salade, Siin détourna rapidement le regard et manqua de s'étaler de nouveau au sol alors qu'il se redressait de manière extrèmement maladroite.

Je vous demande pardon, je n'avais pas vue où j'allais...j'espère que je ne vous ai pas fait trop mal.

Laissant tomber sur ses épaules ses longues dreads il tendit un sourire extrêmement doux à Maé et s'appuya sur le mur avant de lui tendre la main, l'invitant à accepter son aide pour se redresser.

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