Le soleil n'est plus et il grêle =3 [bito]

Morgane immobile dans l'eau, se laissait porter par le remous des vagues. Elle flottait sur le dos, les yeux rivés sur le ciel d'un gris perle étincelant qui lui brûlait tant les yeux que des centaines de petites lumières se mettaient à danser autour d'elle, elle avait l'ipression d'assister à un lugubre bal de luciole en noir et blanc.

Vetue de son uniforme d'écolière, chemise jupe et grandes chaussettes noires, qui flottait autour d'elle, elle commençait à frissonner légèrement tandis que le tissus lui collant à la peau semblait vouloir l'attirer vers le fond. La grêle qui depuis un bon moment lui martelait le visage et retombait en petits tintements réguliers a la surface des flots était terriblement agréable...

Elle songea avec perplexité que c'était d'ailleurs à cause de ceci que tout le monde avait deserté la plage en courant se réfugier dans son logis tel des pigeons éffrayés par la course d'un enfant.

La jeune femme était restée un bon moment à l'ombre d'un saule, assise sur une de ses branches, droite comme un I, toisant avec mépris les gens qui se prélassaient au soleil et ceux qui se pavanaient fièrement sur le sable chaud.

Puis le ciel s'était couvert, la pluie puis la grêle s'était installées, et la plage s'était retrouvée bien vite à l'état de no man's land. Sautant de sa branche avec souplesse, Morgane s'approcha doucement de la mer, trébuchant a plusieurs reprises dans le sable mouillé, et sans réfléchir, enleva ses chaussures et s'enfonça dans le liquide salé et froid.

Froid... Tout était froid, son coeur était froid, son corp était froid son regard était froid, sa vie était froide...

La jeune fille soupira avec une terrible envie de s'enfoncer dans l'eau et de ne plus en sortir. Elle se redressa en position verticale, dos à la cote, elle balayait d'un regard morne l'horizon brumeux lorsque la grêle cessa peu à peu de tomber. Morgane étrangement sursauta de ce silence soudain; elle tourna la tête et vit se tenant à deux ou trois mètres d'elle, un homme se tenant debout sur le sable. Elle voulut dire quelque chose mais au moment ou elle ouvrit la bouche, une vague lui partit en pleine figure et la jeune femme bascula la tete la premiere dans l'eau agitée.

Il y eu quelques secondes de silence puis brusquement, elle emmergea de l'eau l'air contrairiée, elle toussait tout en tentant de remettre de l'ordre dans ses cheveux blonds trempés.
Elle sortit de l'eau d'une démarche instable et s'approcha du jeune homme, des larmes lui coulant des yeux à cause du sel, elle lui sourit vaguement et hocha la tête tout en le fixant avec curiosité.

La jeune femme eu un sourrire amusé et incrédule en voyant le jeune homme se deshabiller en toute hate, et se précipiter vers elle; puis enfin, s'arrêter net dans son élan et d'un air quelque peu frustré se rhabiller en vitesse de manière plutot comique.

"Hic"

Tout en riant, à travers les larmes qui sortaient toujours de ses yeux humides rougis par le sel et le sable dont la couleur verte ressortait encore plus étrangement, elle dit entre deux hoquets:

" B-Bonjour... "

Puis elle vit avec étonnement l'expression du garçon devenir subitement inquiète, il lui passa son imperméable que la jeune fille revétit sans reflechir.

"Hic"

Il était beaucoup trop large pour elle, elle ne prit même pas le temps de fermer la fermeture éclair, et jetta de nouveau un regard intrigué au garçon et se pinça vivement le nez tentant vainement de stopper ce stupide hoquet.

"Hic"

Puis elle comprit soudain, ce que le garçon lui avait comprit. Et elle ne put s'empecher de sourire à nouveau, posant sa main delicatement sur l'épaule du garçon. Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais un nouveau hoquet retentit.

"Hic"

A toute vitesse elle débita, craignant qu'un nouveau hoquet intempestif lui coupe la parole:

" Ne t'inquietes pas tout va bien, j'ai juste l'impression de m'être remplie d'eau salée et de brûler de l'interieur... Et de l'exterieur aussi d'ailleurs, j'ai du sable partout... "

Elle secoua la tête, se jurant d'arreter de dire des choses bizarres, elle s'enquit d'une chose on ne peut plus commune histoire de ne pas orienter la conversation que sur elle même.

" Comment tu t'appelles au fait ?"