Un soir de pleine lune [ Kuragari ]

Une nuit de pleine lune s'annonçait aujourd'hui, bien que le ciel était couvert de nuages gris qui prévoyaient la pluie. Le temps était, ma fois, un peu frais, mais cela enchanta étonnement Shiro, qui préférait la pluie au soleil brûlant qui irritait la peau les jours d'été. Il n'était pas comme les autres, certainement.

Il sortit de ses pensées et s'enleva du bord de la fenêtre sur lequel il s'était appuyé, soupirant de son ennui éternel. A l'intérieur du pensionnat, il n'y avait jamais rien à faire. Certes, il y avait beaucoup d'activités organisées, des lieux ivers et des gens avec qui faire connaissance, mais Shiro n'avait envie de rien parmi ces choses-là. Il s'était fait à ce bâtiment, ces gens par centaines, ces salles de classes désertes et tout ce que le pensionnat possédait. La seule et unique chose qui l'enchantait, c'était le fait d'avoir deux pouvoirs assez particuliers. Les illusions... Devenir transparent et traverser les murs comme un fantôme. Tout ceci était nouveau dans sa vie et, pourtant, il avait l'impression d'avoir toujours vécu avec.

N'ayant rencontré que quelques personnes, et principalement des filles, il ne savait pas si des gens lui ressemblaient, possédaient les mêmes dons. Il parait qu'il y a des combats dans une arène pas loin d'ici, mais c'était sans doute des personnes aux pouvoirs physiques qui s'y retrouvaient. Quelqu'un comme Shiro ne vaudrait rien face à quelqu'un qui a le pouvoir du feu, par exemple. Sauf s'il attaque avant grâce à ses illusions. Enfin. De toute manière, il n'aimait pas combattre.

L'adolescent s'asseya sur un banc pas loin de la fenêtre et réfléchissa à ce qu'il pourrait faire pour occuper sa soirée. Avec un temps comme celui-ci et une pleine lune qui s'annonçait, il ne pouvait tout de même pas rater le fait d'être dehors pour observer le paysage. Mais où?

Ce n'est qu'après quelques minutes de réfléxion qu'il trouva que la forêt était un bon endroit pour observer le ciel. Même si les arbres cachaient la moitié de la totalité, parfois, on pouvait apercevoir les astres bien mieux que si on était quelque part d'autre. Il s'y était donc rendu, à pas lents. Il avait encore beaucoup de temps à perdre avant de rentrer au pensionnat. Il marcha, marcha. Puis voilà qu'il s'engouffrait dans la végétation, quelques ronces le coupant parfois. Rien de grave. Il savait subir les blessures.

Un instant plus tard, il trouva un endroit parfait où observer la lune qui apparaissait déjà en formant un gros rond argenté, entouré de ses miliers d'étoiles. Il espérait être seul, mais, à sa plus grande surprise, il vit une ombre... Une forme humaine. Un homme, certainement.

Une, deux... ou peut-être cinq minutes. Voilà le temps depuis lequel Kuragari se trouvait au pensionnat...
Tout de même, cela lui faisait bizarre... Se dire qu'il avait souffert plusieurs années de la violence de son père, et qu'il n'était plus là. Que sa mère n'avait jamais montré un signe d'amour quelconque envers lui. Que sa famille adoptive l'avait toujours rejeter et qu'elle n'était désormais plus là. Qu'il était enfin libre, il pourrait désormais faire ce qu'il souhaitait. Mais à quoi bon cela lui servira-t-il s'il n'a goût à rien? A quoi bon cela lui servira-t-il d'avoir la possibilité d'avoir une vie normale s'il ne le souhaite pas?
Toutes ces questions se chamboulaient dans sa tête, mais désormais, tout était là. Ce pensionnat, les personnes qui y vivent, la liberté et la vie qui s'offrent à lui... Qu'allait-il faire lui qui a toujours été habitué à la solitude? Comment pourrait-il vivre avec les pensionnaires sachant qu'il hait du plus profond de son être la race humaine? Qu'ils soient de race blanche ou bien noire, asiatiques, occidentaux, petits, grands, minces, obèses, intelligents, stupides,.. La haine de Kuragari m'échappait à personne, sans exception...

* * *

Il ne put pas penser autre chose, voici que le chauffeur de taxi lui réclamai l'argent qui lui était dû. Et ce fut avec peine que Kuragari lui donna les quelques billets en sa possession.
Il fit un pas, puis un deuxième avant de s'arrêter net. Il avançait vers l'inconnue. Un somptueux portail s'offrait à lui. Le franchir ne serait pas rien. Il représentait une nouvelle vie, celle de Kuragari. Celle qu'il mérite. Ce fut avec un grand soupir, et sans penser à la moindre chose, que Kuragari la franchit. Il se trouvait désormais sur une allée bordée d'arbres, faisant quelques courbes et traversant une sorte de jardin. Enfin, ce n'était pas vraiment un jardin. Il s'agirait plutôt d'une grande étendue de terrain recouverte d'herbes. Terrain où se trouvaient d'ailleurs une dizaine de jeunes gens.
Ne voulant ni passer vers eux, ni rentrer directement au pensionnat, Kuragari préféra d'envisager d'aller faire un tour dans les horizons. Munis de son sac où se trouvaient les quelques affaires qu'il possédait, d'un simple jeans et d'un T-Shirt manche longue, Kuragari partait à le découverte de sa "nouvelle vie"... A vrai dire, il n'était pas pressé de la découvrir, il souhaitait tout simplement ne pas aller au pensionnat...
C'est dans ce plus simple accoutrement qu'il prit la direction des bois. Bois qu'il ne mis pas longtemps à atteindre. Quelques minutes avaient suffis à cela.
Il s'arrêta brusquement à l'entre de la forêt. Il était submergé par diverses pensées, provoquées dans doute par l'aspect du bois. Son volume et surtout le manque de lumière qui s'y trouvait évoquèrent à notre jeune ami son passé. N'allez donc pas chercher à savoir pourquoi...
Préférant ne pas avoir affaire avec ses pensées toutes les unes moins gaies que les autres, Kuragari n'attendit par plus longtemps pour pénétrer dans l'épaisse végétation qui se présentait à lui.
Il n'eut pas énormément de mal à se frayer un chemin. Les branches le freinant, n'étant pas très robustes, ne mirent pas longtemps avant de se briser sur son passage. Kuragari craignait pas mal de choses, mais les branches ne figuraient pas sur cette liste.

* * *

Kuragari, qui était toujours en train de marcher tout en se pliant aux exigences de la forêt concernant les chemins praticables ou non, remarqua que le soleil se trouvait désormais bas à l'horizon.

*Il serait sans doute plus raisonnable d'aller enfin au pensionnat...*

Alors qu'il se préparait à rebrousser chemin, il remarqua une présence. Non pas qu'il avait entendu ou bien vu, mais juste qu'il l'avait sentie comme en sent une présence dans notre dos...
Par pur curiosité, il s'en approcha. Mais dès qu'il remarqua qu'il s'agissait d'un humain, fit marche arrière.

*Manquait plus que ça. Si je ne souhaitais pas quelque chose, c'était bien de rencontrer un humain...*

Shiro pu enfin voir qu’il s’agissait d’un pensionnaire, très certainement. Il était plus âgé que lui, en tout cas. Déjà majeur, sans savoir les années exactes. Il aperçut qu’il faisait marche arrière. Il n’avait donc pas envie de rencontrer quelqu’un et était venu ici pour la simple et bonne raison d’être un peu seul. Shiro connaissait ces moments là, mais après avoir rencontré des gens, on pouvait aussi se sentir bien… Non ? Tout dépendait de la personne en question. D’un côté, il se fichait de cet homme qui était à quelques mètres de lui, mais de l’autre, il voulait bien lui parler. Que faisait-il ici ? D’accord, Shiro n’était pas sa mère… Mais tout de même. Enfin. Il faisait ce qu’il souhaitait faire, ce n’était pas ses affaires. Seulement, il avait sûrement dérangé l’endroit où il voulait aller et se dit que ce n’était pas vraiment sympathique pour lui. Surtout qu’il était juste venu pour regarder le ciel. Cet homme, par contre, recherchait la solitude. Il hésita puis, finalement, décida de lui parler.

Il savait bien que ce n’était pas ces mots qui allaient le faire rester. Mais peu importe. C’était à lui de choisir s’il voulait aller autre part dans la forêt ou ne pas s’embêter et rester aux alentours. Shiro ne faisait pas de mal, mais lui… Rien n’était sûr. Ce pourquoi il ne l’approchait tout de même pas trop. Il ne voulait pas s’avancer et que l’autre lui saute dessus direct. Bon, d’accord… C’était certainement exagéré. Mais il ne savait pas ce qu’il risquait. Le monde, de nos jours, n’était plus celui dont tout le monde espérait. Loin de là. Il fallait se méfier de tous, ne pas être confiant en n’importe qui. Garder le mystère. A moins que les gens voulaient être blessés par leurs soi-disant amis. Enfin. Shiro ne connaissait pas le rejet, étant donné qu’il n’avait jamais vécu à l’extérieur de sa grande maison. De son immense maison de riche que possédait son père. Et puis, une fois partit, il n’avait rencontré personne de cher à ses yeux jusqu’au pensionnat. C’était tant mieux pour lui. Il ne voulait pas s’encombrer de quelqu’un durant le trajet. Mais une fois avoir été dans ce bâtiment, avoir découvert ces deux pouvoirs… Il avait pu rencontrer des personnes. Il se demanda si cet homme devant lui en avait rencontré aussi ou s’il venait d’arriver ici. Ou alors, qu’il n’avait pas encore découvert le pensionnat… C’était une possibilité. Ce à quoi il lui posa la question avant qu’il ne puisse répondre à la première.

Tant pis s’il trouvait cela indiscret. Il était peut-être perdu dans la forêt... Bien que la sortie ne se trouvait pas loin. Shiro pourrait certainement la lui indiquer, si c’est cela qu’il voulait. Mais à quoi bon penser tout cela, puisqu’il n’avait pas encore répondu à ces interrogations ?

Kuragari espérait juste pouvoir rebrousser chemin, faire comme s'il n'avait rien remarqué en fait. Mais malheureusement pour lui, ce ne fit pas le cas. La personne qu'il venait d'apercevoir lui adressa la parole seulement quelques secondes après qu'il vienne de rebrousser chemin. Il lui dit d'abord qu'il n'avait pas besoin de partir. Oui, il avait besoin de partir. Comment Kuragari pouvait-il bien rester près d'un être de la race humaine, lui adresser la parole et même se lier d'amitié avec lui? Les miracles existent, mais tout de même. La deuxième chose qu'il lui dit consistait à lui demander s'il provenait du pensionnat. Qu'est-ce que cela pouvait-il bien lui faire?

- Non, techniquement, je ne proviens pas du pensionnat car je n'y suis pas encore allé, lui répondit-il en s'arrêtant net. A vrai dire, je devais m'y rendre mais j'ai préféré faire un tour. Quoi que ce n'était peut-être pas un bon choix...

Kuragari n'avait préféré rien répondre aux premières paroles de l'inconnu. En fait, il aurait voulu ne rien dire. Mais il n'allait pas, à son tour, se rabaisser à l'ignorer. Il ne souhaitait pas leurs ressembler. L'idée de pouvoir ressembler aux êtres qu'il détestait le plus au monde ne l'avait même pas effleurer l'esprit. Eux qui avaient, de par leurs agissements, permit la destruction de sa vie, et de son être...
Kuragari se trouvait toujours immobile, regardant droit devant lui avec un regard pour le moins vide. En espérant pouvoir bientôt rebrousser chemin sans que personne ne l'interrompe...

[Désolé, j'avais absolument pas d'inspiration...]

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