Setsuko Sae se promenait. Elle était pensive, et n'arrêtait pas de réfléchir. Si elle passait par les ruelles sombres, elle avait des chances. Mais des chances de quoi ? Ben, elle déprimait. Le cafard, le coup de blues, qui passe après quelques heures. Enfin, par pour elle. Tout la journée, elle s'était défavorisée. Quand elle croisait son reflet dans une vitrine, elle mourrait d'envie de casser celle ci d'un coup de poing. Pire encore, quand quelqu'un lui adressait la parole pour lui demander telle ou telle chose, elle répondait qu'elle était si nulle qu'elle ne le savait pas. Alors qu'elle connaissait exactement ce qu'ils demandaient, la plupart du temps.
*Je suis nulle !*
C'est donc pour ça qu'elle voulait passer par les ruelles sombres. Ni une, ni deux, elle s'élança, puis ralentit un peu l'allure quand elle fut couverte par les épais nuages noirs qui cachaient encore plus ces endroits. Un craquement. Des pas. Derrière elle. Paniquée, elle se retourna et scruta l'horizon : Quand ses yeux furent habitués à l'obscurité, elle distingua un vieux chat gris, famélique, sortir d'une poubelle, un rat encore vivant dans la gueule. Celui atterrit parfaitement sur ses pattes, mais celles ci manquèrent de s'écrouler sous les os du félin, qui détala à toute vitesse. Sae continua son chemin, peu rassurée. Alors qu'elle arrivait à la moitié de la rue, quelqu'un se jeta sur elle. Elle fut envoyée contre une épaisse vitre, puis retomba à terre, complètement sonnée. Elle se releva avec difficulté, mais quand ceci fut fait, elle esquiva de justesse l'homme qui tenta de lui assener un coup sur la tête. Elle brandit son poing, qui vint frapper le dur ventre de son agresseur, qui roula à terre. Se jetant sur lui, elle frappa violemment sa tête contre le goudron noir.
-Dégage, dégage, dégage !
Mais l'inconnu n'en avait que faire de ces mots, et avec agilité, envoya Sae atterrir dans la poubelle cité plus haut. Elle se cacha sous les sacs. Coup de chance, un vieux couteau de cuisine traînait là. Elle l'attrapa, puis se jeta sur l'homme, planta son arme son le gros bras musclé, ce qui lui arracha un cri de douleur. Profitant de ce moment, elle détala, et courut aussi vite que ses jambes le lui permettaient. Prise de peur, elle se cacha dans l'angle d'un mur, se faisant toute petite et aussi discrète qu'une souris encore jeune. Quelqu'un s'approchait d'elle. Son cœur battait plus vite que la normale, et elle faillit faire un arrêt cardiaque quand deux mains se posèrent sur ses épaules. Elle voulut crier, mais se retint : La silhouette était familière.