Eleanora n'avait jamais peur toute seule dans la forêt. C'était même, pour elle, un lieu accueillant empreint Elle marchait avec souplesse, presque sans bruit entres les arbres, sautant par dessus de racines, sous le couvert des grandes branches qui assombrissaient le lieu. Le vent courait dans la forêt, faisant chanter les arbres. Quelques fois, le soleil réussissait a percer le dense feuillage et allait parsemer le sol de taches lumineuses. La jeune fille entendait, au oins, le clapotis tendre d'une petite rivière.
Après une bonne quinzaine de minutes de marche, la jeune fille n'entendait plus le vacarme de l'école, les éclats de rires, les sanglots. Que le murmure du vent, de l'eau et des arbres... Alors, elle se coucha sous un arbre qui laissait passer quelques rayon, et regarda le ciel par les petits espaces que lui laissait les branches. Elle se sentait délicieusement bien.
Pour presque tout les élèves de l'école, elle était encore une inconnue. Personne ne savait vraiment qui elle était, très peu qu'elle existait. C'était presque toujours comme ça, de toute façon. Eleanora était très reculé, paraissait austère, parce qu'elle parlait très peu, souriait encore moins. Mais cela ne la dérangeait pas. Elle finissait toujours par se faire un ou deux amis, et cela lui suffisait amplement. Elle avait pour habitude, de toute façon, d'être seule, car la compagnie de trop de gens finissait par la mettre mal a l'aise.
Noyée dans ses pensées, Eleanora ferma doucement les yeux. Elle ne dormait pas, mais elle n'était plus vraiment éveillée non plus. Elle respirait au même rythme que la Terre, voulait fusionner avec le sol. Elle ne le pouvait pas, évidemment. Quand elle rouvrit les yeux, elle n'avait aucune idée du temps qui s'était écoulé. Cinq minutes, quinze, plus? Cela lui passait au dessus de la tête, de toute façon. Le vent soufflait toujours avec la même douceur sur son visage.